Elle est entrée , les yeux déjà embués de larmes. Petite étudiante fraîchement sortis du giron familial. Elle me raconte l’angoisse pour sa mère malade, les relations extra conjugales de son père, son frère en difficulté Elle me raconte les désaccords, l’émancipation, mais aussi l’importance de prendre encore un goûter à 16h30. Et elle s’effondre à l’annonce du décès de son chien survenu quelques mois plutôt à l’âge de 13 ans. 13 ans… Elle en a 18. Comment émettre un doute quant à la violence du deuil de cet animal ? Certainement le seul élément stable dans sa vie. Elle me raconte encore et encore les détails des derniers instants, l’accompagnement de ce chien malade, elle se soulage l’âme tandis que mes yeux s’embuent aussi. Elle me regarde et elle me sourit. Piégée, je n’ai pas su mettre la distance… mais elle a souri.