Pétrifiée, les mots ne viennent pas.
Le regard vide d'émotion, je cherche des signes de sa souffrance.
Dans un murmure, elle me demande de l'aide, pudiquement, avec une certaine distance.
Je laisse venir ses souffles et ses silences, consciente qu'elle peut s'échapper à tout moment dans un mutisme protecteur.
Brusquement elle lâche le mot viol, un mot que l'on reçoit comme une gifle, sans y être préparé, sans savoir comment réagir.
18 ans et sa candeur déjà souillée par cet acte répugnant d'un monstre sans âme, un dimanche matin, dans une ruelle isolée.
Elle me parle de sa peur, de sa bouche qui ne peut ni parler ni avaler de la nourriture, de ses rêves qui la tourmentent la nuit, de ces images qui la hantent.
Le chemin sera long, elle vient d'en faire le premier pas.