Manger, manger trop pour se remplir, jusqu'à l'écœurement, et recommencer, jour après jour.
Il ne l'a dit à personne, sauf à ses anciens copains du lycée, mais surtout pas à ses parents, déjà trop inquiets pour lui. Il a du mal à m'expliquer son process, l'envie irrépressible s'impose à lui dans un moment de solitude, quand la charge de travail scolaire est trop lourde et que la motivation ne suit plus.
Trop de maths, trop de chiffre, trop de retard par rapport aux autres étudiants, il n'a pas fait de prépa, il ira au rattrapage c'est sûr.
Alors les glaces et autres gourmandises dansent devant lui et se succèdent.
Sucré, salé, qu'importe l'ordre tant qu'il ressent une plénitude dans son corps.
Poker face, il sourit pour ne rien laisser paraitre de la fracture qu'il a en lui, il lui faudra du temps pour poser et peser ses mots durant cet entretien, peu habitué à sonder ses ressentis.
Il ose parler d'alcool et de ces addictions qui se remplacent et finit par se livrer totalement, sans filtre.
Remplir le vide pour se sentir exister.